Q & R – Guide de survie en période de crise

WEBINAIRE 1 – GESTION DE L’ENCAISSE (19 questions)

1. Pour la baisse de loyer commercial, que proposez-vous ? Une baisse de loyer non remboursable pendant la période d’urgence ?

Le bail commercial est un engagement légal qu’il est possible de renégocier si les deux parties sont d’accord pour y apporter des changements. Aussi, le locataire doit se préparer à la discussion avec le locateur, et ce, en démontrant qu’un arrangement est nécessaire. Par exemple, en préparant des prévisions financières incluant un budget de caisse. La présentation des états financiers annuels de l’entreprise pourra être nécessaire. Il faut comprendre que le locateur n’est pas obligé de consentir un changement au bail. Cependant, peut-être que ce dernier sera ouvert à un changement pour aider votre entreprise a demeurer ouverte. Dans tous les cas, il est important de faire la démarche avec une approche « gagnant – gagnant » et de consulter un conseiller juridique au besoin.

2. Si une entreprise vient tout juste d’investir de gros montants dans de l’équipement de production, que suggérez-vous ?

L’évaluation des besoins de liquidités sera importante afin de planifier les démarches qui s’imposent. L’analyse devrait être réalisée selon les commentaires contenus dans notre présentation. Cela fait, selon les besoins, une demande de prorogation sur les versements de capital pourrait être adressée aux prêteurs à long terme de l’entreprise. Une demande auprès des organismes gouvernementaux, dont particulièrement BDC, EDC ou Investissement Québec, peut aussi être envisagée. Au besoin, vous pouvez discuter de votre situation avec votre conseiller du PARI CNRC.

3. Est-ce que le maximum de la subvention salariale du Fédéral qui passe de 10 % à 75 % garde un plafond à 25k$ par entreprise ?

Comme les critères et détails ne sont pas connus depuis le changement au programme, nous ne pouvons commenter pour le moment sur ce point.

4. Est-ce que le 75 % sert à couvrir le salaire des employés seulement pour ceux qui travailleront pendant la crise et que les autres employés ont été mis à pied ?

Selon ce que nous comprenons, mais en soulignant que les critères et détails ne sont pas encore connus, il semble que ce soit pour encourager les employeurs à conserver au travail, lorsque permis, un certain nombre de travailleurs.

5. Est-ce qu’il existe des programmes d’aide pour une entreprise en démarrage (entreprise en R&D en sciences de la vie) qui était à quelques jours de recevoir des investissements privés pour démarrer. Mais le niveau de nervosité dû à la situation a fait en sorte que l’investisseur a décidé d’attendre.

Il n’y a pas de programme spécifique à notre connaissance par rapport à votre situation. Il y a peut-être parmi les programmes annoncés des aides possibles, mais ce serait à examiner. Nous vous suggérons de prendre contact avec votre conseiller du PARI CNRC. Vous pourrez voir avec lui à faire le point sur votre situation et s’il serait possible d’approfondir les possibilités d’aides.

6. Est-ce que le 75 % de subvention pour les PME vise aussi les OBNL ?

Il convient d’attendre les critères d’admissibilité et les détails pour pouvoir répondre à votre question.

7. Un employé me demande s’il peut avoir accès au 2 000 $ mensuel compte tenu qu’il y a moins de travail ?

Si l’employé rencontre les critères, dont entre autres, avoir gagné plus de 5 000 $ l’an dernier et ne pas avoir eu de revenu au cours des 14 derniers jours, il devrait probablement y avoir droit. Le mieux est qu’il surveille la mie en place de la plateforme web et qu’il soumette sa demande s’il rencontre les critères.

8. Nous pensions faire des immobilisations car nous manquons d’espace de transformation et de rangement, sec et congelé. Si nous avions un financement avantageux pendant cette période de crise, est-ce que ça serait un bon moment pour aller de l’avant selon vous ?

Dans une situation d’incertitude économique, alors qu’il est très difficile d’établir un bon portrait de la situation, de comprendre comment le consommateur va réagir et de dresser des prévisions, nous ne sommes pas très enclins à suggérer de réaliser des projets d’envergure. Votre secteur connaît peut-être une situation particulière qui justifierait un projet, et ce, si la demande est forte, que vous aviez déjà une bonne rentabilité et qu’on pense que cela se poursuivra même après la crise du COVID – 19. Toutefois, dans le contexte, un approfondissement doit être apporté encore plus à l’étude de la faisabilité de votre projet. De plus, si vous décidez d’aller de l’avant malgré le contexte, il est important de prévoir un fonds de roulement plus fort qu’à la normal et de bonnes conditions de financement sur le long terme. Il pourrait être pertinent de vous faire accompagner par un conseiller. Peut-être pourriez-vous vérifier si vous êtes admissible à une intervention d’un conseiller dispensateur du Réseau Agriconseil ?  ou de la part du PARI CNRC .

9. Lors d’une entente pour non-paiement des fournisseurs, est-il envisageable de leur mentionner que nous ne payons pas les factures actuelles (jusqu’à du nouveau sur la crise) ? Je pense que tous mes fournisseurs vont me demander le paiement…

Les factures de fournisseurs s’inscrivent dans le cadre d’une relation d’affaires, d’un engagement entre les deux parties. Aussi, ce sont vos discussions à tenir qui détermineront si une entente différente peut être convenue. Chaque fournisseur n’êtes pas tenu de vous accorder des conditions différentes. Cependant, dans la pratique, un certain nombre de fournisseurs pourrait accepter. Certains peuvent en effet penser que c’est la meilleure façon de s’assurer d’avoir vos paiements. Évidemment, la qualité de vos relations d’affaires passées fera partie des critères que chacun des fournisseurs pourra prendre pour prendre une décision favorable à votre demande.

10. Je n’ai pas droit à une marge de crédit présentement car je suis à ma première année, est-ce qu’il y a d’autres options pour m’aider ?

Les programmes annoncés récemment par les gouvernements, dont l’aide pour les travailleur autonome, le Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes et le programme PACTE (Investissement Québec), font partis des solutions à examiner.

11. Je dois payer un équipement de 626 000$US. L’équipement est actuellement dans notre usine, cependant le fabriquant n’est toujours pas venu faire la mise en marche, elle est inutilisable. Nous avons les liquidités pour la payer, mais ceci aura un fort impact sur nos liquidités. Avez-vous un conseil à nous donner, devrons-nous étirer le paiement ?

Il convient tout d’abord de bien comprendre les conditions de paiement convenues lors de la signature de l’entente d’achat, et donc, les obligations de chacune des parties. De plus, selon votre compréhension de l’entente, et peut-être les discussions que vous aurez avec le fournisseur, il sera avantageux de discuter avec un conseiller juridique. À ce sujet, une des conseillères de l’ADRIQ pourrait peut-être apporter un éclairage face à votre question. Pour ma part, et sur base d’affaires, je verrais d’abord les intentions du fournisseur quant à la mise en marche de la machine, et ce, tout en tenant compte de la situation. Je pense qu’il est opportun de voir s’il est possible de s’entendre pour un report du paiement, et ce, tout en gardant à l’esprit que les deux parties ont des droits.

12. Si on demande à nos clients de payer plus rapidement en échange d’un escompte, de combien peut être l’escompte ? Comment en faire le calcul ou l’établir? (paiement lié à une facture d’honoraires professionnels)

On peut se référer à quelques aspects :

  • le coût d’un emprunt à court terme :

Par exemple, un taux d’intérêt de 7 %, et pour un équivalent pour un paiement rapide, soit au lieu de 30 jours, le client nous paie à 10 jours, selon le calcul suivant :

Exemple pour un compte à recevoir de 1000 $, si on emprunte cette somme sur 20 jours : 1 000 $ X 7 % X 20 jours / 365 jours = 3,84 $ d’intérêt. Ce qui représente un coût de 0,3 %.

  • L’importance de faire entrer les liquidités pourrait motiver un escompte plus élevé
  • La marge bénéficiaire de l’entreprise

Si l’entreprise fait une faible marge, on doit évidemment être prudents pour ne pas obtenir des pertes sur les ventes

  • L’escompte doit être suffisant pour encourager le client à effectuer un paiement plus rapide.

Tout ceci amène souvent les entreprises a retenir un escompte de 1 à 2 % pour un paiement à 10 jours au lieu de 30.

13. Ne sachant pas la durée du confinement, dans le cas d’entreprise qui ne fonctionne pas du tout. Comment évaluer la hauteur des risques supplémentaires, par exemple avec un nouvel emprunt ? Par ratio d’endettement. Vos trucs ?

On ne peut savoir combien de temps l’entreprise sera arrêtée, de même qu’à quelle vitesse les ventes de celles-ci vont reprendre par la suite. C’est pourquoi nous suggérons de faire des simulations sur les liquidités pour connaître les besoins. Par la suite, il faut voir en combien de temps l’entreprise sera capable de rembourser les emprunts additionnels. Pour évaluer cela, la rentabilité passée fait partie des éléments à prendre en compte, de même que les simulations sur la courbe de progression possible pour la reprise des activités.

14. Nous avons un bon coussin en cash-flow, mais on se demande si nous devrions aller emprunter en ce moment pour ne pas gruger l’argent qui est dans les comptes ?

Comme je le mentionnais, on ne peut savoir combien de temps l’entreprise sera arrêtée, de même qu’à quelle vitesse les ventes de celles-ci vont reprendre par la suite. C’est pourquoi nous suggérons de faire des simulations sur les liquidités pour connaître les besoins. Si l’entreprise est admissible à un financement à très faible taux, je crois qu’il vaut la peine de placer l’entreprise dans une forte position de fonds de roulement et de voir plus tard comment les choses évolues. Il est toujours possible de rembourser rapidement le financement si finalement l’entreprise n’en a pas besoin pour poursuivre ses activités en contexte normal.

15. Les OBNL peuvent-elles avoir accès aux mêmes aides / accompagnements que des PME ?

Cela dépend des mesures annoncées. Entre autres, le Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes est possible au OBNL qui se qualifient.

16. Est-ce sage d’investir en bourse?

Nous ne nous prononcerons pas sur cette question.

17. 80 % de nos activités sont liés aux événements corporatifs, 10 % aux épiceries fines et boutiques cadeau et 10 % aux ventes en ligne donc notre entreprise est au neutre. Nous avons coupé toutes les dépenses et notre principale sortie d’argent à venir (à part loyer et paiement d’un prêt) sera nos 2 salaires (à moi et mon frère tous 2 co-propriétaires de la cie) et cela pèse plutôt lourd dans la balance (quand on regarde les DAS – en plus! – à payer chaque mois). Cependant, il y a du travail pour 15 % d’une seule personne (payer les comptes, recevoir les paiements en attente, gérer les ventes en ligne et c’est tout). Ma question : peut-on bénéficier du 2 000 $ par mois chacun ? En arrêtant bien sûr de nous verser nos salaires ?

Il faut faire des choix à la fois d’un point de vue personnelle et pour votre entreprise. Si l’un de vous deux peut bénéficier de La nouvelle Prestation canadienne d’urgence (PCU), il pourrait être avantageux que celui-ci en bénéficie. Quant à l’entreprise, si elle se qualifie (les détails devraient être connus sous peu) pour la Subvention salariale aux petites entreprises, il pourrait être avantageux de faire appel à cet aide pour ainsi travailler à servir les clients et développer les affaires possibles, tout en permettant qu’un de vous deux travaille.


Webinaire 2 – cOVID-19 : QUELQUES URGENTS CONSEILS LÉGAUX DANS LA GESTION DE VOS CONTRATS D’APPROVISIONNEMENT ET DE VENTE

L’information présentée dans ce webinaire est générale et résumée.  Cette information ne doit pas être interprétée comme constituant un ou des conseils ou avis juridiques. Si vous avez besoins de conseils particuliers, communiquez avec la conférencière ou avec vos conseillers juridiques. Ce webinaire et les informations qu’il contient sont couverts par la Loi sur le droit d’auteur. Toute reproduction ou autre utilisation est interdite sans la permission écrite du titulaire des droits d’auteur. ©2020 Therrien Couture Joli-Coeur s.e.n.c.r.l.

Cliquez ici pour revoir le segment de l’enregistrement du webinaire portant seulement sur les questions / réponses >

Voici les questions traitées durant ce segment (14 questions) :

  1. Comment on patine lorsqu’il « n’y a plus d’abonné au numéro que vous avez composé » ? Il va bien sûr y avoir beaucoup d’entreprises qui ne répondront plus, que ça soit légal ou pas.
  2. À partir de quand peut-on se sentir libéré d’un contrat et prêt à contracter avec quelqu’un d’autre ?
  3. Qui dois-je contacter au gouvernement pour demander une dérogation pour la production, car nos clients américains sont inscrits dans la liste des entreprises essentielles dans leur secteur d’activité ?
  4. RFQ, soumission, PO, order acknowledgement, laquelle a préséance, la dernière ou la première ?
  5. Que devrions-nous mettre sur les contrats en lien avec les délais de livraison ?
  6. Avec la force majeure, les commandes de ventes peuvent être affectées et le matériel pourrait ne plus être requis. Parfois le client se trouve dans une juridiction autre que celle du fournisseur et de l’entreprise. Il y a-t-il des échappatoires ?
  7. Selon vous, dans la post-pandémie serait-il à propos d’assurer les comptes à recevoir afin de mitiger les mauvaises créances ? Est-ce que l’assureur lui-même pourrait invoquer un cas de force majeur pour ne pas couvrir/rembourser une réclamation ?
  8. Si on avait déjà du retard avant la crise, est-ce que les clients peuvent nous envoyer une mise en demeure par exemple en juillet si on ne livre pas la marchandise à temps (le contrat était prévu pour janvier 2020 par exemple) ? Dans notre contrat, nous avons bien indiqué qu’il peut avoir du retard à cause des délais gouvernementaux, mais à quel point, nous ne le savons pas puisqu’en ce moment tout est sur pause.
  9. Quotas de ventes non-respectés car le client de force-majeur le COVID-19 mais nous avons besoin de trouver des clients, peut-on rompre le contrat droit québécois ?
  10. J’ai une clause dans mon contrat qui dit qu’en signant ce présent contrat, je renonce à mes droits de résiliation (loi 2125). Est-ce que je pourrais évoquer la loi sur les forces majeures ?
  11. Si je comprends bien, si nous rédigeons un nouveau contrat avec un client actuellement, nous devons préciser le cas du Covid-19 car présentement sachant qu’il est connu, il n’est pas considéré comme force majeure. Est-ce que je me trompe ?
  12. En tant que fournisseur essentiel, quelle clause devrait-on absolument mettre sur un bon de commande passer après les mesures prises par le gouvernement ?
  13. Comment agir avec un client qui veut placer une nouvelle commande dans ce contexte où nous ne sommes pas certains d’être payé, et qu’aucun contrat très complexe n’est signé avec eux y incluant des clauses spécifiques.
  14. Est-ce qu’il y aurait un exemple de clause qui nous protégerait à inscrire dans nos contrats afin d’être couvert par la pandémie actuelle ?

Webinaire 3 – La gestion humaine des ressources en temps de crise (8 questions)

1. Comment augmenter nos probabilités de revoir nos employés mis-à-pied ?

Il est important de prendre un pas de recul. Évidemment le volet financier reste très important. Dépendamment de ce qu’on doit faire pour remettre l’entreprise sur ses rails, par exemple si on doit innover dans un marché type pour le moment, c’est à vous d’analyser quel employé a les compétences requises pour le faire. Il ne faut pas avoir de favoritisme, il faut travailler de pair avec ses équipes pour voir qui a le potentiel selon les défis et les enjeux actuels à combler.

Il faut aussi considérer la capacité de résilience, certains sont atterrés par la crise et ne seront donc peut-être pas fonctionnels tout de suite. Ensuite, plus la crise sera derrière nous, plus vous pourrez commencer à réintégrer tranquillement l’ensemble de vos ressources. À ce moment-là, il faudra aussi prévoir un plan de réintégration qui devra faire partie de votre plan d’action de relance.

2. Comment est-ce qu’on peut procéder si on veut protéger nos employés mais qu’on doit combler nos besoins en ressources (postes à combler) ?

À ce moment-ci, plusieurs personnes ont le goût de travailler mais pas dans n’importe quelle condition. Dans votre cas, il faut mettre l’emphase sur les compétences recherchées, clarifier vos attentes et il faudra rassurer l’individu en lui expliquant clairement les mesures de protection mise en place chez vous pour sécuriser les employés face au virus. On ne peut pas leur promettre qu’ils n’attraperont pas le virus mais on doit leur expliquer tout ce qu’on fait pour éviter que cela arrive.

4. Comment bien continuer l’évaluation des employés (en télétravail) toujours en période de probation ?

Ce qui est très important est de clarifier vos attentes par rapport au poste et de positionner des résultats. Il est possible que certaines taches ne soient plus à jour considérant la situation changeante et le télétravail.

Il existe des modèles pour faire un suivi, vous pouvez créer un tableau avec comme première colonne les grandes responsabilités du poste, en deuxième colonne les résultats et en troisième colonne les tâches clés pour atteindre les résultats escomptés. Aussi, comme ces gens sont quand mêmes nouveaux dans votre organisation, il ne faut pas oublier de prendre le pouls régulièrement et vous assurer qu’ils ont tous les outils nécessaires et la compréhension pour bien faire leur travail. Vous devez être présent pour eux malgré la distance.

4 Si on avait une cinquantaine d’employés avant la fermeture obligatoire le 24 mars, mais qu’on anticipe avoir besoin de seulement 30-35 d’entre eux à la réouverture, comment faire pour annoncer ceci ?

Ce sont effectivement des choix déchirants à faire mais il faut rester transparent. C’est l’opportunité de revoir votre organigramme. Demandez-vous vers où on s’en va, de quoi devrait avoir l’air notre structure future ? Toujours de façon très objective. De quoi aurons-nous de besoins ? Quelles compétences ? Il faut faire des choix en toute transparence.

Il y a aussi l’élimination naturelle, lorsque vous annoncerez les défis à venir il est possible que certains employés ne veulent pas embarquer dans cette nouvelle réalité et se désiste donc par eux-mêmes.

Si certains employés envisageaient déjà leur retraite, ce peut être une idée de la devancer.

Si on doit diminuer les ressources seulement le temps de remettre l’entreprise sur pied et qu’on compte réintégrer tout le monde au final, on peut faire preuve de créativité, par exemple voir si on peut garder certains employés à temps partiel en attendant

Dans tous les cas, l’annonce doit se faire en toute transparence.

5. Qui pourra nous aider avec un plan de relance ?

Plan de relance ou plan de gestion de crise. Plusieurs organismes sont disponibles pour vous aider. InterSources, la firme de Josée Blondin, le fait d’ailleurs.

BDC a aussi mis en place un plan de continuité.

Voici quelques pistes pour vous aider : https://www.adriq.com/covid-19-mesures-daide/

6. Est-ce que vous pensez que la pénurie de main-d’œuvre sera toujours en vigueur après la crise ?

Je pense que oui. L’enjeu était là et devrait l’être au retour, peut-être diminué par contre.

Dans les faits, on disait que d’ici 2030, ce ne serait pas loin de 700 000 ou même un million de postes spécialisés à combler (soudeur, mécanicien, etc.). Donc on risque possiblement quand même de vivre une pénurie après la crise.

Par contre ce sont nos savoirs à l’interne, nos expertises qu’on peut perdre, c’est un autre enjeu, d’où l’importance de maintenir nos expertises à l’interne, et donc faire attention à nos ressources qui ont déjà toute l’expérience. Également, de penser à documenter nos savoirs afin d’être prêt et performant au retour de la crise.

7. Quelles entreprises croyez-vous qui resteront toujours ouvertes ? Les entreprises tels que les restaurants par exemple auront-elles des subventions du gouvernement pour les aider à retourner sur le marché ou elles devront déclarer faillite ?

J’ai bon espoir que notre gouvernement s’aura s’adapter pour faire face à diverses réalités organisationnelles.

8. Si nous avons des travailleurs étrangers temporaires dans l’entreprise, faut-il les prioriser par rapport aux autres employés puisqu’il faut leur garantir 30 heures minimum dans le contrat de travail ou bien on doit les mettre sur l’assurance-chômage ?

Effectivement, vous aurez des choix à faire. Il faut voir, en prenant un pas de recul, quelles sont les besoins actuels de votre organisation, quelle est la capacité ? L’idée n’est pas de garder des personnes pour garder des personnes même si c’est un choix déchirant, il faut vraiment regarder qu’est-ce qui est le mieux pour assurer la continuité de l’organisation en tenant compte des ressources, des compétences recherchées alignées à notre vision d’entreprise.

L’aspect de communication est très important. Il faut créer un sentiment rassembleur même si on doit licencier certaines personnes et ce, toujours en prenant un pas de recul et en priorisant les besoins de l’organisation.


Webinaire 4 – RÉALIGNER VOS STRATÉGIES COMMERCIALES PENDANT LA CRISE ET EN PRÉVISION DE LA REPRISE (6 questions)

1. Est-ce que je me trompe où Marie-Pierre mentionnait une reprise lente pour le vêtement, mais il est en vert ?

Effectivement, c’est parce qu’on parle des vêtements et produits de luxe comme les gens auront moins d’argent.

2. Comment appliquer tous ses outils lorsque nous offrons des services à la communauté ? (nous sommes un OBNL, nous sommes subventionnés par les trois paliers de gouvernement)

Première étape, faire le point sur votre position de départ. Identifier vos segments de clientèle. À qui offrez-vous vos services ou de l’aide ? Quelles sont les caractéristiques de ces personnes ? ex. âge, métier, provenance, habitude de vie, revenu, etc. À partir de cette information, vous pourrez mieux catégoriser vos types de clientèle. Cette étape est primordiale et si elle n’est pas faite correctement, la suite des étapes et des outils ne peuvent être faits. Si vous avez besoin d’aide pour les définir ou autres questions, contactez-moi directement via courriel.

3. Au niveau des approvisionnements internationaux (Asie par exemple) quelle sont vos impressions pour les entreprises Américaines et Canadiennes ? Croyez-vous plus d’achats internes (fournisseurs Canadien ou américain) ?

L’achat local est sans contredit une des tendances lourdes qui est là pour rester ! Peu importe l’industrie, directement ou indirectement, toutes les entreprises travaillent pour fournir une solution (produit ou service) à un consommateur. Au Québec, comme il est aussi le cas ailleurs, l’achat local va dominer. Il faut déterminer si votre offre est de niche (spécialisée) ou de commodité (facilement imitable). Si elle est facilement imitable, il y a de forte chance que l’achat local domine, car les chances qu’un fournisseur se retrouve sur le territoire de votre client est plus élevé et le contraire si l’offre est spécialisée. Sans compter qu’il va peut-être y avoir de nouvelles normes ou règlementations protectionnistes des différents pays, car tous vont être endettés par la crise. Ils vont vouloir protéger leur économie.

4. Pourriez-vous nous donner un exemple de segmentation d’un marché SVP ?

Exemple de segmentation pour une entreprise qui œuvre dans l’alimentation :

Segment 1 : Commerce de détail (ex. épiceries à bannière, épiceries fines, dépanneur, etc.)

Segment 2 : Restauration (ex. bannière, indépendant, comptoir pour emporter, livraison, services de traiteur, etc.)

Segment 3 : Hôtellerie (ex. restaurant de l’hôtel, service au chambre, mini-bar, distributrice, etc.)

Segment 4 : Institutionnel (ex. cafétéria d’école, garderie, ministère, résidence pour aînés, hôpital, etc.)

5. Est-ce que le marché de fabrication des véhicules de trains, métros, autobus risque de baisser à cause que la proximité des gens est en jeu ? On parle cependant d’investissement en infrastructure publique ?

Ce secteur d’activité est fortement influencé par les investissements en infrastructure publique. Il faut absolument suivre les annonces à ce sujet. Les autres variables (signaux) à suivre pour ce faire une idée du « nouveau normal » sont : les habitudes de vie des citoyens, les revenus par foyer, les habitudes de travail, l’impact de la salubrité dans le quotidien des citoyens, etc.

J’aurais également tendance à aller voir les impacts de la reprise dans d’autres pays qui commencent tranquillement à voir la reprise arriver (ex. Chine) pour voir comment la distension sociale les affecte lors de la reprise.

6. Est-ce que vous croyez qu’il y aura une reprise rapide dans le domaine du plein air (sentiers pédestres et/ou camping) ?

Je n’ai pas d’idée à ce moment. Pour ce qui est des campings, des annonces devraient être présentées sous peu, car la période estivale s’en vient à grands pas et les gens doivent savoir si ces entreprises peuvent ouvrir ou non.


WEBINAIRE 5 – RÉINVENTER VOIRE TRANSFORMER VOTRE MODÈLE D’AFFAIRES EN TEMPS DE CRISE ? … VOUS POURRIEZ NE PAS AVOIR LE CHOIX ! (6 questions)

1. Est-ce vraiment considéré comme un changement de modèle d’affaires ? J’aurais tendance à croire que c’est un changement d’offre de produit (diversification de l’offre plutôt que changement de modèle d’affaires) ? (référence à CAE)

Bonne question, je suis d’accord en ce qui concerne l’adaptation de la simulation à des nouveaux processus. Par contre, de se lancer dans le développement et la fabrication d’un respirateur est un changement de modèle profond : nouvelle offre, nouveaux clients, nouveaux fournisseurs, nouvelles ressources clés/compétences.

2. Est-ce que vous considérez l’impact social comme une valeur à inclure de manière permanente dans les modèles d’affaires ?

Absolument ! Je n’avais pas le temps d’en parler beaucoup, mais j’ai intégré cet aspect dans le modèle de 10 types d’innovation en introduisant un nouvel axe « Innovation sociale ». Je l’ai mentionné brièvement aussi lors mon explication du modèle PESTEL : il y a eu une évolution dans le développement de valeurs lors de la crise, selon laquelle les clients s’attendaient à ce que les entreprises démontrent leur implication sociale. Je suis persuadée que les clients s’attendent également à cela à l’avenir.

3. Est-ce que ce livre (10 types of innovation) a une version en langue française?

Malheureusement, non.

4. Est-ce que la méthodologie 10 types of innovation est adaptée pour les petites entreprises ?

Oui, absolument ! N’importe quelle taille d’entreprise doit innover et adapter son offre de services et son modèle d’affaires. Donc oui, ça s’applique même à mon entreprise et nous sommes seulement 2 employés.

5. Que veut dire le D dans D2C ? Différence entre B2C et D2C ?

Le B2C est le parapluie pour décrire le modèle de ventes d’une entreprise (B) à un consommateur (C). Le terme D2C a été créé pour différencier les entreprises qui vendent directement au consommateur final (D2C) vs celles qui vendent au consommateur à travers un intermédiaire (B2C).

6. Est-ce que ces outils s’appliquent aussi dans le secteur de l’économie sociale et à but non-lucratif ?

Certainement ! Je siège sur trois conseils d’administration d’organisations d’économie sociale ou communautaire et la réponse est oui. La clientèle ne change peut-être pas nécessairement, mais l’offre ou la façon de livrer l’offre peut changer (réseaux sociaux, commerce en ligne, etc.), car les besoins de la clientèle et/ou les technologies ont évolués.

On peut aussi penser que la clientèle desservie peut changer : un bon exemple est Insertech, qui a développé un programme d’insertion pour intégrer des jeunes en difficulté sur le marché du travail. Aujourd’hui, l’organisme vend aux particuliers des ordinateurs remis à neuf. Depuis deux semaines, Insertech vient au secours des étudiants moins nantis : en collaboration avec le Collège Rosemont, l’organisme leur offre des ordinateurs afin qu’ils puissent suivre des cours du Collège en ligne. Auparavant, l’organisme n’avait jamais travaillé avec cette clientèle.


WEBINAIRE 6 – Optimisation des coûts et re-priorisation de projets (2 questions)

1. Dans le volet transform, on parle d’ajouter de nouvelles propositions de valeur. pouvez-vous élaborer sur l’agilité manufacturière en relation avec un meilleur positionnement et une nouvelle valeur ajoutée ?

Dans le volet « Transform », on fait référence à l’utilisation du numérique pour créer de nouveaux produits ou services. Il faut d’abord que l’organisation se ré-invente. Des techniques telles Blue Ocean ou Design Thinking aident à identifier de nouveaux modèles d’affaires. L’agilité manufacturière peut aussi jouer un rôle dans l’élaboration de nouveaux processus et services reliés à la customisation de masse (offrir des produits hautement customisés). Ce sont donc de nouvelles capacités d’affaires (au sens anglais du terme business capabilities) qui devront être définies et déployées. Ces capacités d’affaires (constituées de processus, humains, technologies) permettent de livrer les nouveaux produits et services. La modélisation des capacités d’affaires (BCM) est une technique qui complémente le Design Thinking.

2. Les quick win : Est-ce que ça ne ressemble pas beaucoup à la Gestion Intégrale de la Qualité ? 

La gestion intégrale de la qualité est une approche globale de gestion qui vise la recherche et l’obtention de la qualité en éliminant les défauts, les pertes et les activités sans valeur ajoutée pour le client. L’approche intégrée d’optimisation de coûts présentée aujourd’hui, et plus spécifiquement la recherche de Quick Win, vise les mêmes objectifs mais pas par les mêmes moyens. Ce n’est pas la qualité qui est analysée en premier mais bien les coûts.


WEBINAIRE 7 – Accélérer votre transformation digitale pour surmonter la crise

1. On note que nombreuses entreprises sont réticentes à se lancer dans une transformation numérique. Selon vous, quel est le principal frein des entreprises à entamer un projet numérique ? Question financière, question de temps ? 

Je crois que la principale raison est un mélange de manque de connaissances et de peur du risque associé aux nouvelles technologies. Avec une compréhension juste et une vision claire, on trouve le temps et l’argent pour aller de l’avant selon moi.

2. Quels conseils vous donneriez aux entreprises pour amorcer une transformation numérique ? 

Faites un plan de projets à court terme et entourez-vous rapidement d’une firme pour vous assurer de « dérisquer » le volet technologique de vos premiers projets. Focuser sur des petits projets pour commencer et avancer chacun de vos projets de façon itérative afin de pouvoir rapidement réajuster le tir au besoin.

3. Vous avez vu de nombreux cas, sentez-vous une certaine réticence au changement de l’équipe en place ou normalement les gens collaborent ?

Il y a et il y a aura toujours de la résistance au changement. En fonction de la culture d’entreprise et de plusieurs autres facteurs, cette résistance sera plus ou moins forte. Dans tous les cas, c’est la responsabilité de la direction de l’entreprise de mettre en place une démarche de gestion de changement cohérente avec la transformation qu’elle souhaite faire dans son organisation.

4. Je pense que les personnes au top sont trop âgées ! Que pensez-vous de mettre un jeune au top de l’organisation au lieu d’une personne de 50 ans ?

Je ne crois que ce soit une question d’âge, mais une question de littératie numérique qu’il est question ici. C’est la responsabilité de tous les gestionnaires de se renseigner, s’éduquer et se garder à jour sur les technologies qui peuvent avoir un impact sur leur entreprise et/ou leur modèle d’affaires.


WEBINAIRE 8 – Comment automatiser les protocoles chez vos clients ? Manufacturiers et autres secteurs

Les questions & réponses seront bientôt disponibles.


WEBINAIRE 9 – Comment les entreprises peuvent continuer de réussir même en temps de crise

1. Quel est le budget annuel de MITACS ? Qui finance l’organisation ?

Mitacs est financé par les gouvernements fédéral et provinciaux. Nos rapports annuels sont disponibles au https://www.mitacs.ca/fr/a-propos/rapports-annuels

2. Qu’en est-il des enjeux liés à la mise en œuvre des soutiens financiers et du recrutement des ressources humaines pertinentes ?

Le modèle de Mitacs Accélération est d’offrir une aide financière pour une collaboration entre le milieu académique et le milieu industriel (entreprises et organisations à but non lucratif). Systématiquement, un étudiant ou stagiaire postdoctoral agit à titre de pont entre les 2 mondes. Nous combinons alors à la fois ressources humaines, expertise et soutien financier.

3. Envisagiez-vous d’allonger la durée des stages en milieu des entreprises afin que les étudiants développent encore plus leur fibre entrepreneuriale ou professionnelle ?

Mitacs Accélération est un programme modulable qui peut durer aussi peu que 4 mois, mais qui peut aussi couvrir 2 ans de maîtrise, 4 ans de doctorat et 3 ans de postdoctorat. Un étudiant est donc en mesure de déjà faire la grande majorité de ses études graduées avec un partenaire industriel.

4. Concrètement, quels sont les programmes mis en place par Mitacs pour soutenir les entreprises qui veulent participer à la relance économique ?

Mitacs offre actuellement un rabais aux PME pour son programme Accélération. Les unités de stage Accélération qui débutent avant le 31 août 2020 ne requièrent qu’une contribution de 3 750 $ aux PME (au lieu de 7 500 $) pour aller chercher une subvention totale de 15 000 $. De plus, lorsque les projets portent sur la COVID-19, ce rabais s’applique alors sur la première année complète du projet. Nous avons aussi lancé un appel de Bourse postdoctorale industrielle, pour des projets portant sur la COVID-19, où la PME ne met que 15 000 $ pour une subvention totale de 60 000 $ pour un stage postdoctoral d’un an. De plus, Mitacs lancera sous peu ses Stages de Stratégie d’Entreprise. Les entreprises qui souhaitent bénéficier de l’aide d’un étudiant en affaires (commerce, marketing, gestion, ou autres) pour faire face à la crise, doivent cotiser 2 500 $ pour créer une subvention totale de 10 000 $ pour rémunérer cet étudiant, qui aidera l’entreprise sur un projet de relance de 16 semaines.

5. Qu’est-ce que fait Mitacs pour les organismes à buts non lucratifs ?

Les programmes standards Accélération et Élévation sont déjà ouverts à la majorité des organismes à but non lucratif. D’ailleurs, près du quart de nos projets sont faits avec des OBNL. Les OBNL sont aussi éligibles à nos offres spéciales pour des projets portant sur la COVID-19.

6. Est-ce qu’il y a des incitatifs pour aider les entreprises à commercialiser et aller chercher de nouveaux clients ?

Mitacs travaille actuellement sur des initiatives pour aider les entreprises à commercialiser au Canada. Depuis un an, nous avons lancé Mitacs Entrepreneur International, qui est une aide de 5 000 $ pour aider les entreprises en démarrage dans les incubateurs universitaires à développer de nouveaux canaux de commercialisation à l’international. Aussi, nous allons bientôt lancer nos Stages de Stratégie d’Entreprise. Les entreprises qui souhaitent bénéficier de l’aide d’un étudiant en affaires (commerce, marketing, gestion, ou autres) pour faire face à la crise, doivent contribuer 2 500 $ pour créer une subvention totale de 10 000 $ pour rémunérer cet étudiant, qui aidera l’entreprise sur un projet de relance de 16 semaines.