Ce que le plus gros campus de start-ups du monde nous enseigne

juillet 10, 2017 2:37 pm Publié par Marilyn Remillard Catégorisé dans:

Le plus gros campus de start-up du monde.

Il faut être sacrément sûr de son coup pour faire une telle affirmation, mais les Français à l’origine de Station F, l’incubateur géant qui vient d’être inauguré à Paris, ne manquent pas d’assurance. Ils promettent de réunir « au même endroit tout ce dont une start-up a besoin ».

De quoi s’agit-il, au juste ? Ça prend quoi, dans un incubateur, pour faire naître des enfants forts ? Station F compte offrir aux 1 000 embryons d’entreprises qu’il abritera (dont 20 % viennent de l’extérieur de la France) la cohabitation entre entrepreneurs (et pas seulement pendant les heures de bureau; l’incubateur comporte des espaces de cotravail à profusion, mais aussi des cuisines, des douches, un bureau de poste, des arcades ; on prévoit même y aménager des appartements); 26 programmes d’accompagnement internationaux, dont ceux de Facebook, d’Ubisoft, de Microsoft et de Thalès; un makerspace pour le prototypage; l’accès à des mentors de grandes organisations, futurs donneurs d’ordres de ces jeunes pousses; et l’accès à des investisseurs qui prodiguent capitaux et conseils.

Installé dans une ancienne gare de marchandises, Station F est… grand : 366 000 pieds carrés. C’est plus de 9 fois la superficie de la Maison Notman et 6,6 fois celle de l’Espace CDPQ, deux références québécoises en matière d’hébergement et d’accompagnement d’entreprises en démarrage.

Le Québec dispose d’un écosystème comparable à celui de Station F, mais, effectivement, tout n’est pas réuni au même endroit. C’est même assez éclaté, si on se fie au « Portrait de l’écosystème start-up montréalais » réalisé l’été dernier par la firme Credo. Les quelque 2 000 start-up de l’île frappent à bien des portes différentes : District 3, Centech, InnoCité MTL, Founder Institute, TandemLaunch, Futurpreneur, Techstars, FounderFuel ou encore PME Montréal, pour ne citer que ceux-là.

Peu importe que l’écosystème soit dispersé sur le territoire ou installé dans un hall de gare rénové rempli de bean bags aux couleurs pop, pourvu que tout ce beau monde se parle… Le « Portrait » lui-même était un point de départ vers plus de cohésion dans l’accompagnement offert aux entreprises qui démarrent. Il faut souhaiter qu’on continue d’avancer dans cette voie.

Parce que, si soutenir l’entrepreneuriat n’est pas un but en soi, bâtir de grandes entreprises concurrentielles et durables en est un.

Source : Julie Cailliau, Les affaires, 8 juillet 2017