mnubo, une machine qui rapporte

juin 13, 2017 1:29 pm Publié par Marilyn Remillard Catégorisé dans:

« On était en avance d’un ou deux ans sur l’ensemble du marché quand on a réalisé la mise en œuvre de nos produits », indique Frédéric Bastien, chef de la direction et cofondateur de mnubo. « Notre expertise des réseaux mobiles, d’Internet des objets et du ‘big data’ est un autre élément clé de l’avantage concurrentiel de mnubo. On a une excellente compréhension de la technologie et des enjeux pour nos clients. »

Bien connectée

mnubo crée des logiciels de gestion et d’analyse des données intelligentes pour les fabricants de divers types d’appareils connectés. Avec ses analyses évoluées en temps réel, ses informations stratégiques et ses applications enrichies, mnubo transforme ces objets en objets intelligents. Cela représente un potentiel immense pour ses clients, des développeurs de robots aux producteurs d’appareils de chauffage comme Stelpro. mnubo les aide à améliorer leurs produits et leurs processus en mettant à profit les données recueillies par leurs propres machines.

La plateforme de services du pionnier d’Internet des objets est offerte par abonnement, selon le nombre de données transmises. Le nombre d’appareils connectés a donc un impact direct sur la rentabilité de mnubo.

Avec les 120 produits qui sont modélisés dans sa plateforme, mnubo est connectée à quelque 300 milliards de points de données.

Ses principaux partenaires sont des revendeurs et distributeurs, tels que TELUS, Amazon Web Services, Google et Samsung.

De ses bureaux de Montréal, Chicago et Tokyo, mnubo met ses produits à la disposition d’entreprises des quatre coins du monde, notamment au Canada, aux États-Unis, en Italie, en Suède, en Suisse, au Japon, en Inde, à Hong Kong et en Australie.

La mécanique du solide

Frédéric Bastien, chef de la direction et cofondateur de mnubo, innove en technologie depuis plus de 20 ans et son talent a été souligné par le Grand prix de l’Entrepreneur EY en 2014 et le prix Vision to Reality de PWC. Il détient un baccalauréat en génie des télécommunications et une vaste expérience des secteurs mobile et des données qui a débuté chez Fido. Sa carrière l’a mené au Japon à l’époque des premiers réseaux 3G, puis encore à Montréal auprès de Nortel, pour laquelle il a travaillé à Paris durant trois ans. Frédéric a également contribué à l’industrie des réseaux LTE, à Dallas.

En 2006, l’entrepreneur primé fait ses premiers pas en recherche et développement en lançant une première entreprise à Montréal, qui sera vendue à un joueur américain en 2010.

C’est en 2012 que mnubo voit le jour. Soit dit en passant, on ne prononce pas le m de son nom, qui allie le mot machine au terme latin ‘nubes’, nuage en français, soulignant l’aspiration initiale de l’entreprise en tant qu’instigateur de l’interface nuage-machine.

L’aventure commence dans le sous-sol de Frédéric, qui fait équipe avec trois collègues de longue date. « Deux d’entre eux sont des architectes logiciels extrêmement compétents, excellent point de départ pour la R&D », précise le cofondateur.

« On avait travaillé sur des bases de données pour des exploitants mobiles, au sein de notre entreprise précédente, et on avait identifié un créneau important en développant des fonctionnalités intéressantes pour la gestion des bornes de stationnement », raconte-t-il.     « De plus, l’arrivée d’appareils innovants, tels que le thermostat intelligent et le Fitbit, nous a fait réaliser que les frontières à l’utilisation d’objets de tous les jours pour la connexion aux données étaient en train de tomber. Il nous fallait alors trouver quel type de données manquait aux entreprises. »

Après seulement quelques mois, l’entreprise décroche un contrat de 14,5 millions sur trois ans, ce qui lui permet de financer elle-même son développement, plutôt que de recourir à des investissements externes. Par ailleurs, en 2015, la croissance s’accélère grâce à deux investisseurs institutionnels en capital de risque, White Star Capital et McRock Capital.

Frédéric met également en lumière le rôle clé des crédits d’impôt dans la R&D chez mnubo; le soutien de délégués commerciaux pour ses projets à l’étranger; ainsi qu’une subvention de l’CNRC, dans le cadre du PARI (Programme d’Aide à la Recherche Industrielle), pour la première version de sa plateforme.

mnubo mise aussi sur divers partenariats stratégiques, tels que des alliances avec GSI et Roc-Connect qui sont en place depuis 2016.

Les meilleures pièces

mnubo rassemble 46 employés à Montréal et prévoit accroître son équipe jusqu’à environ 80 membres d’ici un an ou deux.

La plus grande fierté du cofondateur de mnubo est justement son équipe. « Elle est absolument fantastique, à la fois extrêmement talentueuse et très créative », dit-il. L’entreprise, qui opte pour une approche de type « familiale », caractérisée par l’ouverture, représente 19 nationalités et la moyenne d’âge y est de 25 ans environ.

Frédéric constate par ailleurs le défi d’embauche de mnubo : « Au départ, en mettant efficacement à profit nos réseaux de contacts, ça a été relativement facile de trouver les bonnes personnes. C’est maintenant de plus en plus difficile, pour des compétences qui sont vraiment en demande et puisque le nombre de personnes formées est limité dans ce domaine. »

L’avenir en données

Les défis de mnubo ne touchent pas seulement la main-d’œuvre. Frédéric raconte   comment sa jeune entreprise a dû imaginer des solutions nouvelles pour tout un monde d’informations. « Il fallait trouver des moyens de structurer toutes les données qui arrivent à très haute vitesse dans les machines et aussi pouvoir prendre des décisions en temps réel avec ces renseignements », indique-t-il. « Cela n’avait jamais été fait avant. Avec le big data, on entrepose sans cesse et à la fin du mois, on fait des analyses. On souhaitait pouvoir faire des calculs en temps réel. Par exemple, s’il faut prendre la décision de fermer une éolienne, on ne peut pas attendre, puisque le vent change tout le temps… »

De plus, avec les hauts et les bas en Internet des objets, les entreprises sont mises à rude épreuve. « 2/3 de nos clients fabriquent des équipements industriels et le monde des données est tout nouveau pour eux, alors le cycle de vente est plus lent », souligne Frédéric.

Les technologies de mnubo ont une foule de domaines d’application et d’impacts sur l’écologie, l’énergie, l’efficacité, et donc la rentabilité. « Par exemple, on permet aux entreprises agricoles de réduire la quantité d’eau utilisée pour arroser leurs champs », explique le cofondateur de mnubo.

Les entreprises n’ont pas le choix de mettre à profit les technologies de big data, alors mnubo leur offre des outils évolués pour mieux s’adapter au marché.

Dans ce marché de croissance exponentielle, mnubo désire développer sa nouvelle clientèle et sa croissance intrinsèque également, seulement 1 % des produits de ses clients étant connectés à ce jour.

L’entreprise vise aussi poursuivre son expansion internationale et assurer une gestion optimale de son vaste réseau de distributeurs.

Frédéric Bastien est très fier de mnubo et de sa présence en tant qu’entreprise montréalaise de professionnels techniques, dont l’impact est mondial : « C’est bien que les gens voient qu’il y a des choses qui commencent ici au Québec, pas seulement à Silicon Valley ».

SOURCE :

Mélanie Pilon, Rédactrice pour le programme Vitrine TI des partenaires en TIC
Une initiative du Chantier Promotion de l’industrie de TechnoMontréal et ses partenaires
Pour en savoir plus

Photo : Martin Roy, Président et Chef de la direction, Christie Innomed

INFORMATIONS

Benoit Labbé, Directeur principal – stratégie et partenariats, Techno Montréal

PARTENAIRES DE L’INITIATIVE