Mirego entre dans la danse de l’intelligence artificielle
L’agence en transformation numérique Mirego a récemment créé Hectiq.AI, une coentreprise dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA).
Les deux têtes pensantes derrière elle sont Martin Laprise, physicien et scientifique de données, et Albert Dang-Vu, président et directeur général de Mirego. L’idée est d’abord venue du physicien de formation qui possède près d’une décennie d’expérience dans l’apprentissage machine et la science de données au sein d’entreprises, notamment Klood et Football Whispers en Angleterre, et chez des acteurs canadiens dans les secteurs médical, agricole, énergétique et alimentaire.
« L’utilisation de l’intelligence artificielle dans un processus d’affaires représente un virage important que les entreprises doivent prendre, mentionne Martin Laprise. L’IA augmente leur compétitivité et aide leurs équipes à être plus performantes. »
Comme de plus en plus d’annonceurs approchaient le scientifique, il a voulu lancer sa firme et a tout de suite pensé à Mirego, une association « naturelle, car nous partageons la vision de bâtir des produits toujours plus intelligents qui améliorent réellement la vie des gens », ajoute Albert Dang-Vu.
Ce dernier explique en effet que l’agence travaille pour des produits numériques, pas des campagnes. « Cela fait une dizaine d’années qu’on collabore avec des annonceurs. Nous avons donc accès à leurs données, qu’on pouvait déjà structurer. Avec cette association, nous voulions leur offrir de passer à un niveau plus poussé. » Les clients de l’agence commençaient déjà à se questionner sur la façon d’utiliser toutes leurs données de façon intelligente.
La création de la nouvelle coentreprise marquait donc une continuité dans le développement de l’offre de services de Mirego. « Nous visons à accompagner nos clients à chaque étape de leur transformation numérique et cela passe notamment par l’analyse de données et le machine learning. »
Pour Martin Laprise, la collaboration avec Mirego permet justement d’accéder à un bassin de clientèle qui possède beaucoup de données et des produits plus matures. « Accompagner les entreprises et les clients de Mirego dans le développement de l’IA et leur permettre d’effectuer ce virage avec succès m’interpelle énormément. »
Quand l’IA devient concrète
La nouvelle coentreprise aura pour mandat d’effectuer la recherche, la conception et l’architecture de technologies d’intelligence artificielle permettant aux sociétés qui approcheront Hectiq.AI et aux annonceurs de Mirego de traiter des problématiques d’affaires à l’aide de données.
« On n’est pas dans la recherche et le développement (R&D), explique Martin Laprise. On souhaite faire le pont entre la partie R&D et l’intégration complète de l’IA dans le produit. »
L’offre de services comprendra ainsi deux volets: la science des données, c’est-à-dire la conception et la mise en œuvre de modèles statistiques, et l’apprentissage machine/IA, soit la recherche, la conception et l’implantation de modèles d’apprentissage machine personnalisés pour optimiser un produit.
La demande est particulièrement forte en apprentissage machine. Par exemple, une firme cliente de l’agence en Angleterre produit du contenu relatif aux parties de soccer. L’équipe interne doit surveiller toutes les nouvelles publiées sur le sujet pour en extraire l’information pertinente. « Il y a souvent trop de données pour qu’une personne ou une équipe puisse les traiter rapidement, mentionne Martin Laprise. Cette tâche peut être automatisée. »
La collaboration entre Mirego et Hectiq.AI se fera au cas par cas.
« Certaines entreprises disposent parfois seulement de l’analyse de données, souligne Albert Dang-Vu. Dans ce cas, elles pourront travailler directement avec Hectiq.AI. Si elles doivent toutefois réfléchir au produit, l’équipe de Mirego les assistera sur le plan de la création numérique. »
Il précise que l’objectif consiste réellement à œuvrer de façon agile et rapide. « Nous travaillerons pour des mandats plus petits, mais plus concrets afin de comprendre le besoin et tenter d’y répondre vite plutôt que de viser le gros projet qui s’échelonne sur plusieurs années. »
Une main-d’œuvre rare
Quiconque se lance dans l’intelligence artificielle doit surmonter un enjeu majeur : l’embauche de scientifiques, comme le soulignait à Infopresse le pionnier de l’intelligence artificielle, Yoshua Bengio. Hectiq.AI doit en effet trouver rapidement une équipe pour épauler Martin Laprise. Ce dernier mentionne que son association avec Mirego lui permet justement de concentrer ses efforts de recrutement auprès de candidats diplômés en IA, chimie ou physique et possédant une expertise concrète dans ces domaines.
« Notre avantage repose sur les projets intéressants auxquels ces candidats auront la possibilité de travailler », souligne-t-il. Il explique en effet que l’entreprise propose la diversité de projets, laquelle est moins réelle lorsque des scientifiques décident de travailler pour une seule entreprise. « Dans un tel cas, ils pourraient devoir accomplir la même tâche pendant deux ou trois ans, alors qu’ils accèdent à une diversité de produits et d’entreprises chez nous. »
Les deux cofondateurs prévoient que Hectiq.AI fonctionnera indépendamment par elle-même dans les prochains mois, l’IA étant un marché en forte croissance.
« Concrètement, dans le court terme, si nous arrivons à répondre à la demande, on saura que c’est un succès », précise Albert Dang-Vu.
La nouvelle équipe sera répartie entre les bureaux de Montréal, de Québec et d’ailleurs. Mirego compte en effet des succursales à Toronto et à Palo Alto, en Californie.
Sur la photo : Albert Dang-Vu et Martin Laprise