flinks à la conquête des fintechs
« Si les entreprises d’envergure comme TransferWise, Wealthsimple et l’une des 10 plus importantes institutions financières au pays font affaire avec nous, c’est avant tout parce qu’on mise vraiment sur la qualité des données qu’on met à leur disposition et la rapidité de notre application. »
– Yves-Gabriel Lebœuf, CEO et cofondateur de Flinks
Alliant les mots financial et links, Flinks est une application d’agrégation de données financières qui facilite la connexion entre les institutions financières et les diverses entreprises logicielles qui utilisent ces données dans le cadre des services qu’elles offrent.
Yves-Gabriel donne l’exemple de Paypal, qui doit être lié aux comptes bancaires des utilisateurs pour permettre les dépôts et les retraits. « Auparavant, les gens devaient soumettre tous les numéros requis pour indiquer au système l’institution, le transit, le compte », explique-t-il. « Avec la technologie qu’on a développée, on le fait de façon instantanée. Puis, nos clients optent pour notre API en raison de la fiabilité et de la stabilité de la connexion par laquelle on puise les données financières. »
L’entrepreneuriat X 3
Quelques minutes après le début de l’entrevue, Yves-Gabriel et moi devons quitter précipitamment – faute de réservation – la salle de rencontre élue aux locaux WeWork L’Avenue, que Flinks laissera à son tour prochainement en raison de sa très rapide expansion. Dès qu’on a pris place dans une nouvelle salle, l’entrepreneur résolu reprend aussitôt sa réponse à ma récente question, enthousiaste de raconter comment Flinks a gagné sa solide réputation et séduit sa clientèle depuis sa création en décembre 2016.
À 27 ans, le CEO de Flinks a déjà lancé Moose Bicycle, Walter Interactive et Cycle Discount avant de fonder Flinks avec ses deux partenaires, Julien Dubé-Cousineau et Frédérick Lavoie, qui sont eux aussi en affaires depuis l’âge de 17 ans environ. Les cofondateurs de la startup avaient en main une solide expertise en agrégation de masse et en technologies des finances. L’entourage du trio, ayant déjà récolté des profits avec ses projets antérieurs, n’a pas hésité à investir à nouveau pour cette nouvelle entreprise. Flinks a donc commencé grâce à une levée de fonds auprès d’investisseurs privés et son site Web souligne la contribution d’amis et familles, qui ont amassé environ 700 000 $. Cette somme a permis aux entrepreneurs d’embaucher des développeurs et de commencer à concevoir leur solution pour laquelle ils avaient ciblé un besoin particulier sur le marché canadien. « On avait des lettres d’intention d’entreprises qui étaient prêtes à utiliser notre appli avant même que Flinks soit incorporée », précise-t-il.
La commercialisation de la première version de Flinks a débuté 6 mois plus tard, alors que l’équipe comptait moins de dix personnes. « Ça ne fonctionnait pas bien du tout au départ, mais on savait que c’était une question de temps parce que c’est un algorithme qui s’améliore avec le volume grandissant de données qui circulent dans le logiciel », raconte le CEO de Flinks. Ce dernier souligne par ailleurs que la capacité d’attirer des créateurs de logiciels d’exception, en plus de l’aide de consultants internationaux offrant des compétences pour des domaines très particuliers en matière technologique, permet à l’entreprise d’assurer des cycles de développement plutôt courts. « C’est pas rien de développer la première version d’un logiciel en 6 mois. On ne parle pas d’une petite application ! »
L’idée qui change tout
L’entreprise compte maintenant 95 clients et 22 employés, attribuant entre autres sa réussite à l’identification d’un besoin précis, plutôt que le développement simultané de divers produits. « On est des entrepreneurs, on a plein d’idées cool de ce qu’on pourrait faire, mais on croyait plus judicieux de résoudre un problème courant », explique Yves-Gabriel. « Dans le contexte actuel des fintechs, c’est l’accès aux données financières qui est difficile, alors on a décidé de s’attaquer à ce problème et on se compare un peu aux vendeurs de pelles au moment d’un gold rush. Y’a comme un gold rush de fintechs et on vend les pelles à toutes ces entreprises. » Aussi, puisque les cycles de vente sont relativement longs, le vote de confiance de joueurs clés de l’industrie contribue au succès de la startup.
En effet, en tant que partenaire technologique de choix pour des entreprises telles que Transferwise, compagnie londonienne de transfert de fonds internationaux évaluée à 1,5 milliard, Flinks permet aux utilisateurs canadiens d’épargner temps et argent. « On chamboule un peu le marché au Canada, car les alternatives étaient tellement médiocres avant notre arrivée », indique Yves-Gabriel. « À vrai dire, les concurrents créent une opportunité pour nous parce que chaque fois qu’on cogne à la porte de l’un de leurs clients, il comprend tout de suite que notre API touche exactement à ses sources d’insatisfaction. »
Sans aucun doute, l’esprit d’entreprise, la vision stratégique, l’énergie et le talent intarissables de l’équipe de Flinks annoncent un avenir fructueux pour la jeune entreprise montréalaise !
Source : Mélanie Pilon, journaliste pour la Vitrine Star Tech