Mecademic : un petit robot qui voit grand

octobre 19, 2018 9:28 am Publié par Marilyn Remillard Catégorisé dans:

Mettre sur le marché « le plus petit robot industriel au monde », un appareil moins coûteux et qui demande moins d’espace, rendant l’automatisation possible dans des entreprises qui n’auraient pu y accéder.

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En 2013, deux jeunes diplômés en génie électrique de l’École de technologie supérieure (ETS), Éric Boutet et Jonathan Coulombe, fondent Mecademic. Leur produit est un petit robot conçu dans le cadre d’un projet universitaire avec leur professeur, Ilian Bonev, qui se joint à l’entreprise dès le départ avec un quatrième partenaire, Philippe Jacome.

Aujourd’hui, une douzaine de personnes travaillent dans l’usine située dans le quartier Rosemont. D’ici quelques semaines, on déménagera dans des locaux quatre fois plus grands près du Vieux-Port de Montréal.

LE PRODUIT

Tout est parti d’un constat peu connu du commun des mortels : les robots que l’on voit sur les chaînes de montage ne sont en fait que la pointe de l’iceberg, la partie visible d’un encombrant mécanisme pour les contrôler, avec cabinet, cloisons vitrées et ordinateurs de contrôle.

« Il faut avoir les moyens financiers pour installer ce genre d’appareil, c’est toujours très laborieux à intégrer, explique Jonathan Coulombe, cofondateur et PDG de Mecademic. Nous, on a décidé de tout intégrer à l’intérieur du robot, il n’y a pas de cabinet secret. » Résultat : « Le plus petit robot disponible dans l’industrie est deux fois plus gros que le nôtre », dit-il.

Au départ, Mecademic visait surtout les chercheurs et les laboratoires universitaires qui pourraient profiter de la précision et de la miniaturisation du petit robot.

« On a fait plusieurs robots, et le succès est vraiment venu du secteur industriel. On a effectué un virage, même si on vend encore dans le domaine universitaire. »

– Jonathan Coulombe

Depuis 2016, Mecademic a vendu quelque 300 robots partout dans le monde, à un prix d’environ 20 000 $, soit deux fois moins cher que les robots concurrents. Les clients sont variés et ont essentiellement un point commun : ils fabriquent un produit qui demande beaucoup de précision.

« On a beaucoup de clients dans le domaine des téléphones cellulaires, tout ce qui demande de la minutie comme l’horlogerie, les appareils médicaux. On vend surtout aux États-Unis et en Europe. »

L’AVENIR

Mecademic a beau provenir de Montréal et y être implantée, ses produits sont très peu connus ici. « C’est notre défi, vendre au Québec », dit le PDG.

La pénurie de main-d’oeuvre touche de plein fouet une entreprise comme Mecademic, qui n’a pas la réputation d’une multinationale pour attirer le talent. « C’est très difficile, constate M. Coulombe. On veut être plus présents au Québec, avoir un réseau à travers la métropole. On pourrait facilement doubler notre nombre d’employés. »

L’autre défi, plutôt sympathique, est de gérer la créativité d’une équipe de jeunes entrepreneurs pour se concentrer sur l’amélioration du produit. « On essaie de garder ça standard pour éviter de gonfler la facture, précise M. Coulombe. Il faut que je calme mes ardeurs pour les nouvelles idées pour me concentrer sur un produit stable ! »

Source : Karim Benessaieh, La presse, 18 octobre 2018