Indice mondial de l’innovation 2018 : le Canada reste dix-huitième au classement mondial

juillet 12, 2018 11:35 am Publié par Marilyn Remillard Catégorisé dans:

la Chine fait son entrée parmi les 20 premiers pays. En tête du classement : Suisse, Pays-Bas, Suède, Royaume-Uni, Singapour, États-Unis d’Amérique

La Chine a fait son entrée parmi les 20 pays les plus innovants au monde, la Suisse restant en tête du classement de l’Indice mondial de l’innovation publié chaque année par l’Université Cornell, l’INSEAD et l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI). Parmi les 10 premiers pays, on trouve notamment les Pays-Bas, la Suède, le Royaume-Uni, Singapour, les États-Unis d’Amérique, la Finlande, le Danemark, l’Allemagne et l’Irlande.

L’Indice mondial de l’innovation, qui en est à sa onzième édition, est un outil quantitatif détaillé destiné à aider les décideurs du monde entier à mieux comprendre comment stimuler l’activité inventive, moteur de la croissance économique et du développement humain. L’Indice établit un classement de 126 pays en s’appuyant sur 80 indicateurs allant du nombre de demandes de titres de propriété intellectuelle déposées à la création d’applications mobiles, aux dépenses en matière d’éducation et aux publications scientifiques et techniques.

Le classement de la Chine à la dix-septième place cette année constitue une avancée majeure pour une économie connaissant une évolution rapide résultant de la politique menée par le gouvernement, qui donne la priorité à l’inventivité découlant d’une recherche-développement intensive. Si les États-Unis d’Amérique ont reculé à la sixième place dans l’Indice 2018, ils n’en demeurent pas moins un géant de l’innovation qui a produit une grande partie des principales entreprises de haute technologie dans le monde et des innovations qui ont changé notre vie.

« La croissance rapide de la Chine témoigne de l’orientation stratégique donnée par les plus hauts dirigeants du pays, soucieux de renforcer ses capacités à l’échelle mondiale en matière d’innovation et de faire passer la base structurelle de l’économie à des industries plus fortement axées sur les savoirs, qui dépendent de l’innovation pour préserver leur avantage concurrentiel », a déclaré le Directeur général de l’OMPI, Francis Gurry. « Elle annonce l’avènement d’une innovation multipolaire ».

Classement mondial

  1. Suisse (numéro 1 en 2017)
  2. Pays-Bas (3)
  3. Suède (2)
  4. Royaume-Uni (5)
  5. Singapour (7)
  6. États-Unis d’Amérique (4)
  7. Finlande (8)
  8. Danemark (6)
  9. Allemagne (9)
  10. Irlande (10)
  11. Israël (17)
  12. République de Corée (11)
  13. Japon (14)
  14. Hong Kong (Chine) (16)
  15. Luxembourg (12)
  16. France (15)
  17. Chine (22)
  18. Canada (18)
  19. Norvège (19)
  20. Australie (23)

Davantage de bons élèves en matière d’innovation

Un groupe de pays à revenu intermédiaire ou faible a enregistré des résultats nettement supérieurs en matière d’innovation contrairement à ce laissait présager leur niveau de développement actuel. En 2018, vingt pays au total se classent parmi les “bons élèves en matière d’innovation”, trois de plus qu’en 2017. L’Afrique subsaharienne abrite six d’entre eux, dont le Kenya, le Rwanda et l’Afrique du Sud, tandis que cinq se trouvent en Europe orientale.

L’Indonésie, la Malaisie, la Thaïlande et le Viet Nam ont continué de progresser dans le classement, se rapprochant des puissances régionales telles que la Chine, le Japon, Singapour et la République de Corée.

« Avec le temps, un certain nombre de pays émergents se positionnent en tant que principaux acteurs du paysage de l’innovation », a indiqué Soumitra Dutta, ancien doyen et professeur de gestion à l’Université Cornell. « Outre la Chine, qui figure déjà parmi les 25 premiers du classement, le pays à revenu intermédiaire se rapprochant le plus du groupe de pays en tête du classement est la Malaisie. D’autres pays présentant un intérêt à ce titre sont l’Inde, la République islamique d’Iran, le Mexique, la Thaïlande et le Viet Nam qui ne cessent de progresser dans le classement ».

Nouvelles conclusions et données actualisées

D’autres nouveautés figurant dans l’Indice mondial de l’innovation de cette année concernent, notamment :

  • une enquête actualisée sur les “principaux parcs scientifiques et technologiques” dans le monde, axée sur les publications scientifiques en sus des demandes internationales de brevet afin de mettre en évidence les zones dans lesquelles l’activité inventive est particulièrement intense. Les zones situées aux alentours de Tokyo-Yokohama et Shenzhen-Hong Kong sont en tête, tandis que les États-Unis d’Amérique abritent le plus grand nombre de hauts lieux de l’invention, soit 26;
  • un nouvel “Inventaire vert selon la CIB” témoignant d’une baisse inquiétante du nombre de demandes de brevet déposées dans le domaine de l’énergie respectueuse de l’environnement, alors que le taux de publication de brevets verts avait culminé en 2012;
  • un examen approfondi des pays ayant adopté des stratégies efficaces en matière d’innovation en transformant les investissements réalisés dans les domaines de l’éducation et de la recherche et les dépenses de recherche-développement en produits de l’innovation de haute qualité. Les chefs de file sont la Suisse, le Luxembourg, la Chine, les Pays-Bas, l’Ukraine, la République de Moldova, Malte, la Hongrie, l’Allemagne et la Suède;
  • un nouvel indicateur de la création d’applications mobiles, Chypre, la Finlande et la Lituanie étant les chefs de file à l’échelle mondiale de la mise au point d’applications mobiles par rapport à leur PIB.

thème de l’Indice mondial de l’innovation 2018 : “L’innovation, source d’énergie pour le monde entier”

L’édition 2018 de l’Indice mondial de l’innovation, intitulée “L’innovation, source d’énergie pour le monde entier”, met l’accent sur la nécessité de développer l’innovation dans le domaine des technologies vertes respectueuses de l’environnement, sur fond de besoins croissants en énergie dans le monde entier. Les projections indiquent que, d’ici à 2040, les besoins en énergie à l’échelle mondiale seront jusqu’à 30% supérieurs à leur niveau actuel et les approches conventionnelles en matière d’augmentation de l’approvisionnement en énergie se révèlent intenables au regard des changements climatiques.

« L’innovation est, de toute évidence, indispensable pour résoudre l’équation énergie/environnement, mais gardons à l’esprit que cette innovation ne peut pas être uniquement technologique. De nouveaux modèles socioéconomiques et modèles d’affaires sont nécessaires, y compris au moyen de mesures visant à promouvoir des villes intelligentes, la mobilité fondée sur le covoiturage – et une citoyenneté mondiale mieux informée de l’incidence des diverses politiques énergétiques », selon Bruno Lanvin, directeur exécutif chargé des indices mondiaux à l’INSEAD. « En définitive, nous devons faire en sorte que les solutions apportées aux défis qui nous sont posés dans le domaine de l’énergie soient adaptées aux besoins locaux, ne créent pas de bouleversements supplémentaires et réduisent les inégalités ».

Un certain nombre de conclusions ont été tirées dans l’Indice mondial de l’innovation en ce qui concerne l’innovation associée aux énergies non polluantes, à savoir que de nouvelles avancées technologiques sont nécessaires tout au long de la chaîne de valeur de l’énergie et que les politiques publiques seront décisives dans la transition vers une énergie plus propre.

« Dans le secteur énergétique, l’innovation joue un rôle essentiel dans la stratégie des entreprises. Les responsables du secteur de l’énergie sont tout à fait conscients du fait qu’ils se trouvent sur un terrain particulièrement mouvant et la manière dont les entreprises innovent en s’appuyant sur de nouveaux types d’énergie et de techniques de distribution déterminera leur capacité à survivre à cette mutation. Ce marché évoluera au cours des prochaines décennies. Comme il ressort de nos recherches, les énergies renouvelables devenant de plus en plus viables, l’industrie électrique pourrait devenir un véritable filon pour l’innovation », a déclaré Barry Jaruzelski, associé principal chez Strategy&, l’entité de conseil en stratégie de l’entreprise PwC, l’un des experts partenaires de l’Indice mondial de l’innovation.

Amérique du Nord

Deux des 20 premiers pays du classement de l’Indice mondial de l’innovation de cette année se situent en Amérique du Nord.

  • Les États-Unis d’Amérique sont sixième au classement mondial cette année, en recul de deux rangs par rapport à 2017, une évolution en partie liée à des changements de modèle. Dans l’absolu, les États-Unis d’Amérique demeurent les principaux fournisseurs d’intrants et d’extrants essentiels en matière d’innovation, notamment au regard de l’investissement dans la recherche-développement et ils occupent la deuxième place derrière la Chine en ce qui concerne le nombre de chercheurs, de brevets et de publications scientifiques et techniques. Pour la troisième année consécutive, les États-Unis d’Amérique dépassent le Royaume-Uni au regard de la qualité de leurs universités, les meilleurs résultats ayant été obtenus par le Massachusetts Institute of Technology (MIT), Stanford, et l’Université de Harvard.
  • Le Canada, qui reste dix-huitième au classement mondial, obtient de bons résultats en ce qui concerne la facilité de création d’entreprises et les opérations de capital-risque.
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Source : Publié conjointement par l’OMPI, l’Université Cornell, l’INSEAD et les experts partenaires de l’édition 2018 de l’Indice mondial de l’innovation, la Confédération des industries indiennes, Strategy&, l’entité de conseil en stratégie de l’entreprise PwC, la Confédération nationale de l’industrie (Brésil) et le Service brésilien d’aide aux microentreprises et petites entreprises (Sebrae)